Le clitoris indifférent
- J'ai horreur qu'on me touche
Elle était à genou. Elle me regardait. Pour la première fois nos yeux se rencontraient depuis que nous avions quitté le café. Ses yeux étaient grands et verts. Ils semblaient étonnés.
- Qu'est-ce que vous voulez, alors?
- Vous bander les yeux. Vous êtes trop jolie.
Elle ne fit aucun signe de refus, je retirai le foulard que je porte habituellement autour du cou, lui bandait solidement les yeux. Je la fis se remettre debout et la pris dans mes bras ; presque aussi grande que moi, elle était légère comme une plume. (...) Je la posais, toute allongée, sur la courtepointe, qui était d'un gris fanée, je lui fis un peu écarter les jambes. Les cuisses et les jambes étaient longues et maigres, on aurait pu mettre la main à plat sur le sexe, à la jointure des deux cuisses qui ne se touchaient pas du tout du haut ; le sexe, non encore ouvert en ce début d'après midi, paraissait extrêmement long et gris ; au bas du bassin l'os était saillant, sur le mont de Vénus les poils étaient rares, le long des deux lèvres ils étaient longs, presque rouges, j'y posai le nez, les lèvres, la langue, ils étaient soyeux. J'écartais les bords de la chatte, la chair était rose pâle, blanchâtre, on était tenté de dire maladive, le clitoris était bien visible, il semblait indifférent. Je repoussai doucement le dessus du petit étui qui le protège, je léchai, sans plus.
Extrait de l'autre face de Pierre Bourgeade et Marie L.. Arléa 2001.